Une bien belle piste !

Nous venons de parcourir 3 jours durant une piste traversant le Djebel Siroua et remontant au pied du Toubkal (point culminant du Maroc) ; paysages superbes et changeants, parfois on se croirait même en Mongolie (n’est ce pas Gaby et Chantal ?) et de belles soirées de bivouac « que du bonheur » comme dirait Pierre. Nous ne nous sommes pas privés en route : barbecue de saucisses, haricots verts frais, petites salades en tout genre, il faut parfois cuisiner sur le capot pour être à l abri du vent. Avant d’ouvrir les portes le soir au bivouac, Michel et Pierre jouent avec leurs petites balayettes. Malgré tout le matériel de navigation, nous avons une fois de plus perdu la piste et c’est Ali Baba en personne perché sur son âne qui nous a guidé ; nous l’avons suivi pendant au moins 500m ; drôle de convoi, mais rien n’est surprenant dans ce pays où même les ânes portent les poules. En cours de route, notre experte photographe a réussi à prendre une gerboise, nombreuses dans ces montagnes mais si rapides ! Nous traversons de nombreux villages et c’est toujours un plaisir de marchander avec l’épicier ou de lire les panneaux écrits en phonétique. C’est le début de la saison du safran et nous avons le privilège de voir les premiers crocus récoltés en altitude. En chemin nous croisons des « moutons garous », en fait ce sont des jeunes qui se déguisent avec les peaux des moutons tués la veille pour l’Aïd el-Kébir (on ne vous dit pas l’odeur !) et ils passent dans les maisons demander victuailles et dirhams pour faire ensuite la fête entre jeunes ; si on ne donne pas, ils jettent des sorts, alors on a donné 5 dirhams. La montée au lac Ifni au pied du Toubkal après une longue journée de piste n’a pas manqué de piquant et pour pérenniser l’instant Catherine et Isabelle ont marqué les pierres d’une bergerie (pérenniser jusqu’à la prochaine pluie puisque c’est fait à la craie). Pour redescendre le lendemain matin, Catherine s’est fait un petit entrainement course à pied et bien sûr , vu l’état de la piste elle est arrivée la première et nous a attendu sur une chaise au café. Nous terminons par la traditionnelle photo de chèvres sur un arganier en arrivant à Taliouine « capitale du safran » où nous nous reposons ce week- end. Bises à tous de la part des quatre baroudeurs.